J’ai rompu avec mon sopalin

Le sopalin, réel succès commercial à la française, ne trouve plus sa place dans mon cœur. Pourtant je l’ai véritablement aimé ! Mais vous savez, la vie sépare parfois les meilleur·e·s ami·e·s. Nous ne partagions plus la même vision du monde. Alors j’ai rompu et l’ai quitté sans autre forme de procès. J’ai vogué vers ma propre destinée et voue désormais un amour sans limites pour les torchons, lavettes découpées dans les vieux draps de mamie, éponge tawashi et autres alternatives durables qui prennent un bain dans la machine à laver le dimanche.

Tout a commencé un jour que j’étudiais encore à l’université. J’ai regardé mon rouleau de sopalin vide et j’ai soupiré à l’idée de devoir sortir au Carrefour d’à côté pour en racheter.

FLASHBACK

Je revois l’appart où j’ai vécu avec ma mère. On était toujours à l’affut des bonnes affaires du type 99 produits achetés = 1 offert… Les étages supérieurs du placard de l’entrée ne servaient qu’à être remplis à en déborder d’essuie-tout jetable, de papier toilette et de mouchoirs conditionnés en paquets plastiques. En somme, des réserves en cas de guerre (ou de confinement…). On faisait le plein pour anticiper l’angoisse de ne pouvoir un jour essuyer une tâche, un petit pipi ou un nez qui coule ! Je me demande bien comment on faisait avant la Seconde Guerre mondiale, moment après lequel Sopalin a fait son beurre. « Merde alors, ça n’a pas de sens » que je me suis dit…

Face à ce rouleau de sopalin vide, j’ai pris une grande décision

Sans doute la plus difficile de toute ma vie, puisqu’elle mettait en branle tout ce que j’avais toujours connu depuis 23 ans (mon âge à l’époque de cette décision). Rupture avec la tradition familiale : je décidais de ne plus jamais acheter de sopalin !

J’allais devoir me creuser les méninges pour ne plus succomber à la douce musique du « c’est comme ça », mais surtout j’allais économiser au moins 4 euros par mois ! Le changement pour le zéro déchet dans ma cuisine a commencé par une flemme et parce que j’en avais marre d’exécuter des rituels qui n’avaient plus de sens pour moi.

Bilan des économies

4 € par mois pendant 8 ans (à l’heure de l’écriture de cet article, j’ai 31 ans !) = 384 €

J’ai pu réinvestir une partie de cet argent dans un équipement qui me permet de prendre soin de ma santé (matériaux stables) et de ne générer presque aucun déchet dans ma vie :

CUISINE SANTÉ

  • Cocotte en fonte Staub : 180 € (neuve)
  • Poêle en tôle d’acier : 38 € (neuve)
  • Panier vapeur en inox : 15 € (neuf)
  • Boule à thé inox : 2 € (neuve)
  • Deux planches à découper en bois épais : 50 € (neuves)
  • Verre mesureur en verre : 4 € (neuf)
  • Théière en inox : 2 € (occasion)
  • Pots en verre Le Parfait : 0,50 centime/pièce.
  • Moulin à poivre Peugeot (bois) : 20 € (neuf)
  • Moulin à sel Peugeot (céramique) : 38 € (neuf)
  • Brosse vaisselle en bois : 4 € + 2 €/tête neuve 2 fois par an.

ÉQUIPEMENT POUR LE ZÉRO DÉCHET

  • Trois boites en inox : 100 € (neuves). Une plate de 20 centimètres de diamètre et deux plutôt hautes, de grande et petite tailles.
  • Thermos en inox : 18 € (neuve)
  • Verre en inox : 12 € (neuf) pour les festivals ou en voyage
  • Spork, ustensile cuillère-fourchette en inox : 15 €

Soit une dépense totale de 500 €. Cela peut apparaitre comme beaucoup d’argent. D’abord, je n’ai pas tout acheté le même jour (j’ai acquis un moulin à sel seulement le mois dernier !) et ensuite, n’oublions pas que j’ai arrêté le sopalin ! Cela signifie qu’en vérité je n’ai payé qu’une centaine d’euros pour un équipement zéro déchet. Puisque le reste peut être considéré comme une réorientation de budget.

Par ailleurs, il s’agit véritablement d’un investissement à mes yeux. Mon équipement en inox vieillira mieux que celui en plastique et je ne devrais jamais avoir besoin d’en racheter. Je pourrais même l’inscrire sur mon testament !

Dans ce que je possédais déjà, j’ai conservé les choses en inox (casserole, couvercles, passoires, râpe à légumes, couverts), en bois (ustensiles), en verre (ramequins, saladier, verres), en céramique (saladiers, bols, assiettes, mug). Tout ce qui était en matière plastique (planche, boite…) je lui ai trouvé un usage alternatif hors de la cuisine, où je l’ai mis à la poubelle, car souvent c’était très ancien.

Un seul changement ça n’a pas l’air beaucoup

Mais ça l’est. Car forcément il entraîne avec lui une véritable cascade de changement et de perspectives amusantes motivées par la curiosité. Un seul changement demande déjà de sortir de sa zone de confort, de chercher des solutions pour faire différemment. Cela permet de créer dans son cerveau de nouvelles connexions neuronales et donc de garder un esprit jeune ! Alléluia !

4 réflexions sur « J’ai rompu avec mon sopalin »

  1. C’est très bien.
    Deux questions:
    1) d’où vient l’inox?
    2) ou sont fabriqués les objets dont vous faites la liste? Car si, comme c’est probablement le cas pour un certain nombre (sauf la cocotte Staub qui est faite en Alsace) ils sont manufacturés en chine ou ailleurs, alors que le papier absorbant peut être fabriqué en France à partir de papiers recyclés non chlorés , quel est l’objet qui aura l’impact le moins important sur notre planète?

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    1. 1) L’inox est majoritairement fabriqué dans les usines de Chine.
      2) Les objets viennent de France et de Chine (pour l’inox donc) : la poêle en tôle d’acier chez de Buyer, le verre chez Duralex, les moulins chez Peugeot. Et pour les achats de seconde main : Emmaüs, ressourcerie, vide grenier et co.

      Le jetable aura toujours un impact plus important que le durable (et qui plus est le durable mutualisé dans d’autre domaine comme les outils de jardin…). L’avantage du métal est qu’on peut le refondre indéfiniment pour refaire des objets.

      De plus, la dernière usine de recyclage de papier en France est sur la sellette (voir La Chapelle-Darblay) car il est aujourd’hui moins cher de faire du papier à partir de bois qu’à partir de papier recyclé (économie mon amour !). Cela pourrait bien avoir pour conséquence que notre papier doit voyager des kilomètres en plus pour rejoindre un autre pays.

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  2. Hello!
    Je me suis également séparée de mon sopalin depuis bientôt 2 ans ! Et je dois avouer, que comme toi, au début j’ai eu un peu de mal, surtout parce que je l’utilisais aussi en tant que mouchoir. J’ai remplacé de fait, par un lot de simples torchons, qui finissent à la machine à laver avec le linge, et des mouchoirs en tissu. Je n’ai pas calculé les économies réalisées depuis, mais c’est assez énorme ! Tout le monde devrait faire la même chose finalement ..
    Bises, Amitiés, Mélanie.

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