Vendredi 13 et fin du monde

Aujourd’hui le ciel nous tombe sur la tête !

Bergen - vue de montagne.jpg
Après une longue et pénible ascension à Bergen – Norvège

J’ai trouvé que ce jour était le jour parfait pour vous parlez d’éco-anxiété. C’est pour ça que j’ai commencé par une belle image. Il faut attendrir le chaland 😉

FLASHBACK – Quelques semaines avant mon départ pour mon voyage zéro déchet dans les pays du Nord et pays Baltes, j’ai visionné une vidéo qui s’appelle en français Oubliez les douches courtes. En gros, cela remet en cause l’inefficacité des petits gestes écolos individuels face aux activités systémiques qui pollue énormément (usines, centrales…). À la fin de cette vidéo, j’ai chialé toutes les larmes de mon corps.

 

Je me souviens aussi d’une autre fois où je rentrais d’une réunion publique censé nous informer sur l’adaptation du territoire aux enjeux climatiques à venir.

J’avais pas compris grand chose de la réunion.

Je ne crois pas que c’est parce que je suis bête.

Je pense que c’est parce que j’avais en face de moi une classe politique qui utilisait la technique du pot de confiture presque vide : « moins y’en a, plus tu l’étales ».

 

J’avais fini par faire ce que je fais de mieux dans la vie : poser des questions
« Et si nous n’arrivons pas à faire tout les jolies trucs que vous prévoyez de faire avant la fin des ressources disponibles à bas coûts, nous ferons comment avec la chaluer en ville, la Loire asséchée etc… ? »

 

En gros je les interrogeais sur un scénario de long terme ce qui fait sens quand on a la prétention de représenter un peuple et de prendre les bonnes décisions pour lui dans le domaine environnemental.

Ils n’ont pas su me répondre.

Pire.

J’avais en face de moi des représentants (pas d’orthographe inclusive ici car ce n’était que des hommes) qui n’avait jamais entendu parler de collapsologie*, ou du fait que le monde de demain ne peut pas être pensé avec les outils d’aujourd’hui.
Au delà du fait qu’il faut arrêter de voter pour des gens comme ça, il faut surtout se rendre compte que la donne environnementale, la donne énergétique, celle de la bio-diversité, celle du mouvement des populations qui s’intensifie, tout cela nous fait basculer vers un monde nouveau.

 

Une nouvelle norme se dessine.

 

Ça a toujours été vrai, mais jamais aussi drastiquement.

 

Entre la vie de nos arrières grand-parents et nous, il y a un fossé énorme dans la qualité de l’air que nous respirons, de l’eau que nous buvons, de la nourriture que nous mangeons, dans la quantité de mots que nous lisons à la journée, dans la vitesse d’échange de l’information… Le fossé n’était pas aussi grand entre les arrières grand-parents de nos arrières grand-parents et ces derniers (vous me suivez ^^ ?).

 

Bref.

 

Pour résumer :

Un nouveau monde qui se dessine et dont il est difficile de prévoir à quoi il ressemblera.

Moins de profusion de ressources disponibles pour la population lambda (sauf en cas de révolution systémique, les privilégié·e·s s’en sortiront toujours mieux que les autres : et c’est déjà observable à l’échelle mondiale).

Des gestes écolos individuels dont on nous fait la promotion s’en arrêt (et je suis juge et parti, sauf que moi j’ai fait un burn-out du colibri). S’ils ne sont pas inutiles, ils sont certainement inefficaces pour enrayer l’emballement climatique qui se produit à l’heure où vous lisez ces mots.
Un sentiment d’impuissance.

Une envie d’arrêter de lire cet e-mail parce que vous aviez prévu de passer une bonne journée.

 

Et BOOM… une mini crise d’éco-anxiété.

 

 

L’éco-anxiété n’est pas une maladie, c’est plutôt une angoisse.

 

« Une inquiétude intense, liée à une situation d’attente, de doute, de solitude et qui fait pressentir des malheurs ou des souffrances graves devant lesquels on se sent impuissant » (définition d’angoisse sur le CNRTL), à laquelle s’ajoute de la tristesse et de la colère, le tout lié à l’environnement (la symbiose de la nature, des animaux et de l’humain).

 

L’éco-anxiété peut être handicapante quand elle maintient dans le déni et l’impossibilité de voir que le monde change.

 

L’éco-anxiété peut être handicapante lorsque l’on se laisse submerger par notre hypersensibilité.

 

L’éco-anxiété peut être handicapante quand elle génère une hyperconsommation d’informations car cela ne fera que renforcer la dite angoisse.

 

Enfin, l’éco-anxiété reste handicapante tant qu’on ne l’identifie pas comme tel (comme le jour où on m’a dit que « j’étais trop sensible »).

 

Personnellement, ça m’a soulagé de pouvoir mettre un mot sur ce que je ressentais.

 

Non je suis pas trop sensible.

 

C’est sûrement le reste du monde qui ne l’est pas assez. Sinon on serait pas dans cette belle merde.

 

Être éco-anxieux·se en 2019 avec le monde dans lequel on vit ?

C’est normal.

 

Surtout, je peux vous dire que vous n’êtes pas isolée dans ce cas là.

 

J’ai récolté autours de moi et sur mes réseaux sociaux, de nombreux de témoignages de personnes qui se sentent dévastées par les changements concrets proches de chez elle (abattement d’une forêt, destruction d’une zone humide, élevage intensif, disparition des abeilles et des vers de terre…) ou par les sirènes médiatique lors de la sortie du rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui explique pourquoi il est vitale de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C.

 

C’est donc avec tout ça que j’ai décidé de créer un groupe de parole sur Facebook pour les gens qui suivaient déjà ma page Les Mouvements Zéro.

 

J’étais également décidé à aller plus loin dans la compréhension de ce phénomène chez moi et le chercheur Finlandais, que j’avais interviewé sur l’éco-anxiété, m’a orienté vers le Good Grief Network (GGN), un groupe de parole et de soutien international.

 

J’ai suivi la formation deux fois. Elle m’a beaucoup aidé a redescendre en pression.

C’était génial de se rendre compte qu’aux États-Unis, en Angleterre, en Écosse, en Italie, en Espagne et en France, nous partagions les mêmes constats, les même peurs, les même limitations.

Bergen - vue de ville - lac
Après une balade en ville à Bergen – Norvège

 

La Méthode du GGN est une méthode en 10 étapes (adapté de la méthode des Alcooliques Anonymes) avec pour objectif d’identifier des mécanismes internes et externes de la limitation, de la peur, du stress, d’apprendre à gérer ses émotions et l’écoute en groupe, de sortir de l’impuissance et de l’isolement et de donner envie d’agir en fonction de ses forces individuelles.
Comme dirait Maitre Yoda : « La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance. »

 

 

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