C’est ce que l’on pense souvent « j’ai le droit, je paye mes impôts ». Ce titre est une ironie car en vrai, polluer c’est naze. It’s so sixties! C’est d’ailleurs une des raisons principales pour lesquelles je suis devenue zéro déchet. Mais… I had a dream, celui de partir en Finlande pendant six mois pour accéder à de nouveaux savoirs notamment en terme de pratiques environnementales, mais aussi à de nouvelles compétences humaines (résilience, adaptation…). Et j’y suis allée en avion.
DISSONANCE COGNITIVE
Ben oui. Utiliser l’avion pour se déplacer est un contresens écologique qui vient annuler tous les efforts que je fais au quotidien depuis au moins trois ans afin de limiter mon empreinte carbone : être zéro déchet, manger local, bio si possible, porter des vêtements de seconde main…
Alors quoi ? Ne pas y aller ? C’est ce que l’on m’a suggéré. Et je trouve ça un peu fort. Surtout de la part de personnes qui mangent des bananes et des avocats (qui viennent en avion – oups !). Non. Ne pas y aller n’était pas une option. En tant qu’auto-entrepreneuse, j’avais le luxe de pouvoir me l’offrir et surtout :
- J’en avais envie : j’aime ce pays et je savais que j’allais pouvoir y apprendre tellement de nouvelles choses : j’avais identifié des acteurs et des actrices qui me le permettraient. Parce que la manière la plus rapide d’apprendre pour moi, c’est de rencontrer des gens, de parler avec eux et de les enregistrer pour partager avec vous ce que je découvre. Voilà trois ans que je le faisais à Orléans, le temps était venu d’aller au delà de ces frontières.
- J’en avais besoin : je n’ai jamais pu me satisfaire du quotidien. J’ai besoin de nouveaux challenges régulièrement. Et après trois ans à travailler dans le zéro déchet à Orléans, j’ai eu besoin d’un nouveau souffle, d’un accès à des connaissances nouvelles. « Les voyages forment la jeunesse » mais ils accélèrent surtout les prises de conscience et le développement de la personnalité (son jardin intérieur). C’est d’ailleurs en rentrant de mon année Erasmus en Finlande (2015) que je suis devenue zéro déchet.
Et puis, à la différence de vacances traditionnelles, j’estime que le partage de mon travail en Finlande peut faire la différence et vous inspirer à différent niveaux. Et le monde a besoin d’inspiration et de gens heureux.
COMPENSER SA POLLUTION
Je considère la compensation comme étant une action de dernier recours, lorsque l’on a pas le choix de polluer (ou que l’on fait ce choix en pleine conscience). Car il est bien évident qu’il est mieux de ne pas polluer, que de polluer puis compenser. Mais compenser sa pollution, c’est sans doute mieux que de ne rien faire du tout. Alors je paye.
Je compense déjà mes recherches Internet. J’utilise le moteur de recherches Lilo, qui me permet de compenser mes recherches avec les algorithmes Google en finançant des projets sociaux et environnementaux (Google qui est, malgré tout ce que je lui reproche en terme de protection des données, la manière la plus efficace et rapide, pour moi, d’obtenir un résultat satisfaisant à mes recherches). En ce moment je donne mes gouttes d’eau à Mr Mondialisation qui participe à l’éducation sur Internet et à l’émergence d’un monde meilleur. Quand j’arriverai à 100 gouttes d’eau (valeur aléatoire), je choisirai Alternatiba, que je soutiens par ailleurs. Et ainsi de suite.
Je n’avais jamais pensé à compenser mes trajets (avion, voiture ou transport en commun), jusqu’au jour où une de mes connaissances Facebook a publié sa compensation carbone après un AR vers les États-Unis. J’ai donc décidé de le faire pour mon trajet AR en Finlande. J’ai eu recours au site Internet CO2solidaire. Pour 22,08€ je pouvais compenser mon trajet AR Paris-Helsinki en soutenant une des initiatives proposées. J’ai décidé d’arrondir à 25€.
ET SINON POUR LIMITER SA POLLUTION…
J’ai calculé mon empreinte carbone et finalement, malgré mon aller-retour en avion pour la Finlande, le fait que je consomme de la viande plusieurs fois par mois (porc, poulet, poisson), des produits laitiers (fromage) et des œufs chaque jour (ou presque), mon résultat est à 0,8 planète.
Comment ?
- J’ai un régime alimentaire principalement végétal et je mange local (et bio) au maximum
- J’ai un mode de vie zéro déchet
- En France je vis dans un petit appartement (14m2) qui est isolé par l’extérieur, avec un double vitrage et des ampoules basse énergie
- D’ailleurs 100% de mon électricité est produite avec des énergies renouvelables
- Mes comptes en banque pro et perso sont dans deux banques à « faible » impact négatif (LBP et le Crédit Coopératif)
- Je n’ai pas de voiture et privilégie les transports en commun, la marche, le vélo, le co-voiturage
- J’achète très rarement des objets neufs et ne les remplacent que lorsqu’ils sont cassés, irréparables, introuvables d’occasion ou encore que je ne peux pas les louer
En voyageant et en vivant à l’étranger, le mieux c’est de ne pas oublier que l’on est toujours locataire de la Terre et surtout, que ce ne serait pas très juste d’avoir un comportement de pollueuse·pollueur alors que chez soit on fait attention.
Ici, en Finlande, en faisant du woofing dans une ferme en quasi autonomie alimentaire et énergétique, j’ai une empreinte carbone… très décarbonée ! Côté professionnel et militantisme, j’ai intégré l’association Zero Waste Finlande ry. Mi-septembre je partagerai mes connaissances sur le zéro déchet à deux occasions : la première lors de l’animation d’un stand pendant un festival sur le gaspillage alimentaire à Helsinki (j’irais en train) et la seconde lors d’une conférence pour partager mon expérience. Le secteur du zéro déchet en Finlande est en plein essor depuis un an tout juste. Il y a donc pleins de choses à faire et j’adore les effervescences que cela créée !
Vous pouvez suivre l’ensemble des aventures sur les réseaux sociaux et sur le blog une fois par semaine. Le hashtag #zerowastefinland vous permettra aussi de suivre l’émergence de ce nouveau mouvement ! Côté audio, les nouveaux podcasts seront disponibles en septembre !
Et de votre côté, avez-vous déjà compensé vos émissions carbone ? Connaissez-vous d’autres sites qui permettent de le faire ?
MAJ 01/12/2018 – co2solidaire a décidé de suspendre son programme. J’ai aujourd’hui choisi de soutenir la coopérative Arbre-évolution pour planter des arbres au Canada. J’aime les arbres. Mais j’aime aussi les projets sociaux. Pour soutenir des initiatives française j’utilise le moteur de recherche Lilo.
J’aime beaucoup ta philosophie et ta façon de penser! C’est une très belle démarche de se dire que l’on peut compenser la pollution que l’on crée! J’ai été voir le site de calcul des émissions de CO2, je ne suis malheureusement pas aussi bien que toi, il me faudrait 1 planète…
Pour mes compensations carbone, j’ai planté des arbres! Non pas en payant une association, mais en donnant de mon temps cette année!
Après, vu que ce que j’ai lu sur ton blog, cela me donne envie de découvrir le zéro déchet en Finland! Est ce qu’il y a des projets de compensation carbone en Finland?
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Hello ! S’il te faut une planète, c’est encore bien ! C’est au delà de une que ça se complique 😉 C’est chouette d’avoir planté des arbres ! En Finlande ils ont une politique forestière durable (comme en France) donc à chaque fois que l’on coupe, on doit replanter. Au delà de ça, je n’ai (pas encore ?) connaissance de projets de compensation carbone.
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Bonjour
Merci pour ton article. Pour 14m2 combien payes tu chez enercoop par mois stp ?
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Bonjour ! La surface ne fait pas tout, il faut aussi prendre en compte l’électroménager et le mode de chauffage (le mien n’est pas électrique mais commun à l’immeuble – pompe à chaleur). Par ailleurs, je débranche mon frigo en hiver et qu’en terme d’appareil électrique j’ai seulement : un ordinateur, un téléphone, un mixeur et un sèche cheveux (que j’utilise peut être une ou deux fois par an pour imperméabiliser mes chaussures avec de la cire d’abeille). Je paye environs 20 euros par an – plus cher d’abonnement que de consommation, mais c’est un choix militant 🙂
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