Mon illusion de militante zéro déchet

En plein combat idéologique sur le véganisme à la suite de la tribune dans Libération, en plein combat de société pour le service public ferroviaire, en plein coup de pied (que dis-je coup de poing) dans la ZAD NDDL, je propose une réflexion sur l’action militante en général et la mienne sur le zéro déchet. Attention, illusion sous contrôle !

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La map mind des valeurs zéro déchet

Histoire d’une enfant banale

Petite j’ai grandi à St-Jean-de-Luz, en bord de mer. À l’école, on recevait souvent Surfrider Foundation* pour de la sensibilisation sur la nécessité de protéger les océans. En CM2, ma classe a même écrit un projet de loi pour la protection du littoral. C’était dans les années 90. Nous sommes en 2018 et force est de constater que l’état de la mer ne s’est pas vraiment amélioré.

Quand j’étais enfant, je pensais que les déchets sur la plage « c’était rien que d’la faute des touristes et des Espagnols » dont les courants marins ramenaient inlassablement, les déchets dans la cuvette de la baie de St-Jean-de-Luz. Et puis j’accompagnais ma mère au supermarché pour acheter des conserves, des surgelés, des biscuits industriels et de l’eau en bouteille de plastique, l’air de rien.

Un beau jour, lors de mon échange Erasmus en Finlande, BOUM, je me suis rendu compte que le plastique qu’il y avait dans mon frigo, c’était le même que l’on retrouvait au fond de la mer, dans l’estomac des baleines, celui qui étouffe les dauphins et les tortues. C’était mon plastique à moi, de petite européenne, privilégiée, qui vit dans un pays riche, qui surconsomme : « MERDE fait chier » que j’me suis dit. Je n’avais pas envie de tuer la faune marine ni polluer à outrage, mais je me suis retrouvée désemparée devant tant d’absurdités. Le système est fait ainsi, pas vrai ? Et pour moi toute petite crevette, comment changer le monde ?

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Avec un autocollant sur ma pochette à dessin (Conseil Général 64) ?

Auto-déculpabilisation

D’abord, j’ai fait le deuil de cette pensée magique : vouloir « changer le monde » c’était, dans mon cas, me donner une excuse pour ne rien faire, car le monde est beaucoup trop grand, pas vrai ? Alors j’ai intégré et accepté de vivre dans un monde imparfait et injuste et je me suis mise en quête de changer MON monde. Quand on me demande comment je suis devenue zéro déchet, je réponds que c’est de cette manière. Avant les astuces pratico-pratiques à mettre en place dans ma vie, j’avais besoin d’intégrer au plus profond de moi le « pourquoi ? » de la démarche.

Avec le mode de vie zéro déchet, je réaffirmais mon individualité, mon pouvoir citoyen, ma liberté, je « votais » pour un autre monde, je le rendais plus juste et meilleur, je détenais la vérité, la solution et toutes les personnes qui ne suivaient pas ma voie ne faisaient preuve que de « dissonance cognitive » (mes ami·e·s confirment)… hum ! Allo, Justine n’es-tu pas allé trop loin ?

Vision individualiste : chacun·e doit se changer dans sa consommation

J’étais tellement obnubilée par MON changement que je ne voyais pas que je n’avais pas fait mon choix toute seule. Je n’étais finalement que le produit que la société avait fait de moi : une individualiste qui pense changer le monde à travers elle-même… prisme de lunettes déformées. Je ne voyais pas que, encore une fois, on fait reposer sur les seules épaules du·de la citoyenne, un système bien habile, bien rodé, dont les conséquences sont dramatiques pour l’environnement (humain, animaux, nature).

A-t-on jamais vu un système changer alors que les individus qui le compose sont divisés ? Et c’est pourtant ce que propose la plupart des idéologies : « soyez en cohérence avec vous-même et vous serez heureux·ses »… ça résonne comme une publicité. Je n’appelle pas ça « révolutionner le monde pour l’améliorer ». J’appelle ça « enfermer les gens dans leur individualité tout en les confortant que c’est eux qui ont raison ». C’est leur proposer des œillères et donc les diviser (pour mieux régner).

Mais voilà, pour lutter contre un système, il faut prendre conscience de combien il nous affecte et cesser de croire que « seul·e moi » ait la solution pour faire de ce monde en un monde meilleur. Le système change lorsque nous cessons toutes et tous d’être divisé·e·s (et borné·e·s).

Clairement, ce n’est pas parce que moi et quelques unes des personnes de la communauté zéro déchet refusons le plastique jetable, qu’il n’y aura plus de production de plastique jetable. Ce n’est pas non plus parce que je refuse de manger de la viande que l’exploitation animale cessera.

Tranquillement j’étais donc devenue prisonnière du fonctionnement de base de l’idéologie « Change-toi toi-même pour changer le monde ». Et ça ne me rendait pas toujours heureuse, car j’avais l’impression de mentir, d’être injuste et de ne jamais faire assez (vive l’empathie)… Si le monde s’effondre autour de moi, dois-je me contenter de continuer à « faire ma part » ? Drôle d’idée.

(travaux d’enfants sur les emballages – dans un centre social)

Je suis effarée du fait que j’ai pu me dédouaner de ma responsabilité collective. Mais je ne suis pas la seule. Des tas de personnes le font, en se convaincant que ce n’est pas leur problème puisqu’elles font « leur part ». C’est ce qui explique que je ne sois pas une grande adepte de la philosophie du Colibris. Pour moi c’est juste le nouveau visage du capitalisme qui se donne un air d’humaniste. La mise en avant de l’individu (que dis-je sa glorification !) depuis les débuts de la société de consommation (1970), nous porte comme responsable de nous-mêmes : notre corps, notre santé, notre consommation. Ce qui explique l’idée selon laquelle un pauvre, un malade, un « défavorisé », un gros… « l’aurait bien cherché » et que si l’on veut s’en sortir il ne faudrait compter « que sur nous ». J’entrevois comme l’avenir d’une société individualiste puissance 1000 et cela ne me fait pas beaucoup rêver…

Finalement, un sursaut d’humanité me pousse à chercher la solution dans un entre-deux. D’un côté je fais mes choix de consommation individuelle en essayant au maximum de favoriser un modèle économique que j’affectionne (aider les producteur·trice·s de mon territoire par exemple). De l’autre, j’ai la modestie d’avouer que ce n’est pas assez et je m’engage à une échelle supérieure à mon individualité (l’union fait la force). Pour ce qui me concerne :

    • Descendre dans la rue pour les combats sociaux (cheminots, femmes, agriculture bio…), car tout est lié : on ne devrait jamais accepter que les droits des autres soient rognés parce que c’est toujours des nôtres qu’il s’agira à la fin
    • Renouveler mon abonnement auprès des associations militantes
    • Éduquer mon entourage et lors de mes ateliers zéro déchet à cette double question de la responsabilité individuelle et de la responsabilité collective (ou de système) (dont je fais partie)
  • Lire des articles, écouter des conférences, rencontrer des personnes qui n’ont, à priori, pas le même avis que moi, car je crois que personne à elle seule ne détient la vérité : celle-ci se trouve dans un juste milieu et j’estime qu’il est important de se nourrir de l’argumentaire de « l’autre camp » pour s’en rapprocher

Zéro déchet : réponse individuelle à un problème global

Pour résumer, j’ai décidé de sortir de l’illusion que je changerais le monde avec mon seul mode de vie zéro déchet. Une fois de plus j’ai dû sortir de la caverne de Platon. Et punaise, je me sens bien mieux !

Le système économique est une plaie. Il ronge nos libertés et nous donne de temps en temps la douce illusion que nous avons les choses en main : « Mais oui, tu as le pouvoir de voter pour le monde que tu veux avec ta CB ». Mais, non, en fait. Nous achèterons presque toujours chez les grandes entreprises de quelques manières que ce soit : certaines filiales 100% bio appartiennent à Monoprix, qui appartient lui-même à Casino. Même ma banque Crédit Coopératif n’est pas exempt de lien avec le système que je dénonce : elle appartient au groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d’Épargne) qui par l’intermédiaire de Natixis, finance l’armement et le nucléaire. Ce n’est donc pas par la seule consommation que nous pouvons lutter.

Mais si même des personnes instruites comme moi tombent dans le panneau ?

antoine-repesse-unpacked
Antoine Repesse : Unpacked

Quand je vois les personnes mues par des combats idéologiques devenir sourdes à d’autres combats idéologiques, je me dis que c’est tout gagné pour le maintien du système. Oui, même des personnes qui à la base avaient des combats louables (humanisme, véganisme, féminisme…) peuvent devenir agressives et sourdes de haine.

Danger : la division des gens à travers les combats

Le zéro déchet ne détient pas la vérité absolue (aucun combat d’ailleurs). Le problème des déchets est lié à l’industrialisation, la surconsommation, l’exploitation du vivant en général (humain, animaux, nature), l’économie et donc à notre mode de vie individuel et collectif.

De mon côté, les déchets ont été mon ticket d’entrée vers la compréhension du mécanisme d’un monde capitaliste et injuste. C’est mon combat quotidien, mais j’ai conscience que ce n’est pas le seul qui doit être mené, je suis donc solidaire des autres. Et si des militant·e·s de tous bords me lisent ici, sachez que la convergence des luttes change les contours d’une société bien plus rapidement qu’une lutte individualiste.

Faire preuve d’intelligence c’est sans doute commencer par remettre en question, en perspective, les choses auxquelles on croit, d’écouter le discours des autres, d’en tenir compte dans une certaine mesure et de chercher à le comprendre pour ce qu’il dit de lui-même. Et si être intelligent·e c’était avoir conscience de ces contradictions tout en les acceptant ?

Plutôt que de nous décourager, l’inter-connexion des choses devraient nous renforcer. Si nous sommes toutes et tous dans le même bateau pour le pire, nous le sommes aussi pour le meilleur. Mais pour cela il faut agir à plusieurs, avec force et maintenant.

(un portrait de moi avec une poubelle)

Je me suis inspirée de la réflexion de Tatiana Ventôse qui remet en cause d’une vision individualiste impulsée par le système néolibéral. 

* Je soutiens Surfrider Foundation à l’aide de ma CB. Le crédit Coopératif procède à des micro-don à chaque fois que je l’utilise pour payer ou retirer de l’argent.

32 réflexions sur « Mon illusion de militante zéro déchet »

  1. Très bel article plein d’émotions Justine, bravo 😀

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  2. Bonsoir.
    Nous faisons déjà le tri dit « sélectif » depuis un bon moment (plusieurs années..), et malgré cela, le compostage aussi, les factures de la fameuse T.E.O.M. et bientôt T.E.O.M.I. continuent inlassablement d’augmenter..
    On prend l’ensemble des Françaises et des Français pour des vaches à lait..taxable à souhait.
    Il en va, malheureusement de même pour l’eau, en fonction de la Région, du département, mais aussi de la commune ou localité ..
    Nous avons une eau de très bonne qualité, issue d’une source et nappe phréatique captée à 800 m de profondeur et l’une des rares communes ou l’eau est encore la moins chère pour l’instant.
    Pour l’électricité..idem..
    Nous payons sur nos factures les déboires d’Areva, mais également d’EDF, tout comme la mise en place des éoliennes et panneaux photovoltaïques en parc existants..
    Je suis un écologiste, au sens louable du terme, et pas..politico..profiteur et je milite pour une vie plus raisonnable sans sur consommation, ni en adhésion de marketing et consumérisme à outrance inutile !
    Notre maison, construite en 1983-1984, est l’une des vraies premières maisons écologiques, peut-être pas tout à fait au sens du terme ou on l’entend..n’empêche que..
    Elle est située sur un terrain très bien orienté et exposé,et, de plus, la maison a été construite et placée avec une orientation plus que favorable sur le plan de la course du soleil, et avec donc, un ensoleillement maximum, tout autour de la maison, depuis très tôt le matin, et juste peu après le lever du soleil, et ce, jusque tard dans la soirée, surtout l’été, et même en hiver, avec, un apport tant de lumière que de chaleur..gratuite..
    Je ne chauffe, de plus, qu’au bois..bois bûches de 50 cm et avec une cheminée à foyer fermé et rayonnante et avec un récupérateur de chaleur. Je chauffe ainsi toute la maison durant tout l’hiver, sans problème. De plus, nous avons une véranda en façade, en applique, côté sud (salon – salle à manger) et qui nous amène, également, et de la lumière, et..de la chaleur..
    Le vrai binôme gagnant c’est le solaire plus le bois..et rien d’autre.
    Pour notre cuisine intégrée (qui à 30 ans mais pas obsolète loin de là et en chêne massif pour l’habillage des portes..) nous avons une plaque trois feux gaz et une électrique.
    A l’année cela me coûte trois bouteilles de gaz à..29,90..Euros, soit, au pire, entre 90 et 120 Euros..qui dit mieux ?
    Voilà ce que je tenais à dire et mettre en guise d’explicatifs, à ma façon, certes, mais bien réelle.
    Bonne soirée à vous et sinon fin de soirée..Denis.

    P.S.: voici le lien de l’un de mes autres blogs..Ecologie vraie et réelle..
    http://janus157.canalblog.com/

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    1. Bonjour et merci pour cette longue description qui conforte mon opinion sur certains points comme le solaire, le bois…

      Les déchets sont aujourd’hui considérés comme une ressource au même titre que l’eau et l’électricité. C’est un service payant et un marché juteux dont nous sommes les complices parfois consentant•e•s, parfois consterné•e•s…

      La généralisation de la tarification incitative sur les territoires sera probablement à l’origine d’une augmentation de la redevance pour certain foyer. Afin de payer moins cher, il est évident qu’il faudra changer sa consommation et ce, collectivement : acheter en vrac près de chez soit si cela est possible ou faire des groupements d’achat avec un collectif citoyen ou via une AMAP, favoriser les circuits de réemploi et de réutilisation, mais aussi respecter impérativement les consignes de tri de sa commune car les erreurs de tri sont facturées… et coûte cher.

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  3. Super article! Merci pour ce partage 🙂

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    1. Merci à toi d’avoir lu et su me dire que tu as apprécié 😊

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  4. Super article, impactant, qui pousse à la réflexion (au-delà de son petit confort) :
    il s’en dégage un mouvement, une mise à l’action… les mots deviennent vivants…

    3 écritures ont heurté mon référentiel (ce qui les rend d’autant plus intéressantes) :
    1/ quand tu dis « change-toi toi-même pour changer le monde »,
    j’entends « sois le changement que tu veux voir dans le monde » de Gandhi
    ce qui signifie pour moi : « en me changeant, mes yeux changent de vision et c’est de cette nouvelle vision que peut émerger une nouvelle création (et non en voulant pour l’autre changer le monde) »
    2/ « faire sa part de colibri » signifie pour moi :
    « participer au collectif, à la mesure de ses moyens (autrement dit « faire sa part) en ce sens de l’implication collective, le partage, le vivre-ensemble… »
    3/ être « responsable de soi-même » signifie pour moi :
    « prendre sa part de responsabilité, en aucun cas être coupable, chacun étant co-responsable »
    (et une institution est composée d’individus, chacun se devant responsable de par ces fonctions).

    En effet, diviser pour rêgner est efficient, et certains l’ont bien compris.
    C’est bien de notre solidarité, de nos réunifications que nous pourrons construire…
    mais pour cela, la convergence devra aussi être dans les définitions (inhérentes au vécu de chacun)
    et de cela émergera un monde coopératif…

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    1. Bien-sûr je suis d’accord avec toi Catherine. Moi aussi j’aime bien cette phrase de Gandhi et quelque part, je voudrais pouvoir croire à la philosophie du Colibri qui a une joli fond. Sans doute qu’en se changeant soi-même on fait du bien à la société, puisqu’on change son regard, vers peut-être même plus d’ouverture et de compréhension du monde.

      Mais le système a tout bien intérêt a nous enfermer dans nos prisons individuelles en nous faisant croire que nous changeons le monde… alors qu’il n’en est rien. L’exemple le plus criant dernièrement est la ZAD de Notre Dame des Landes. Les gens, faisant leur part jusque là, décident de s’organiser ensemble pour construire ce monde meilleur dont nous parlons toutes et tous à coup de philosophie du Colibri. Alors ils prouvent que vivre de manière alternative est possible. Qu’une société organisée et inclusive où l’on est heureux est possible.

      Pour quoi ? Pour finalement se faire dégager à coup de mini-bombe… Parce que le système n’aime pas l’alternatif. Sauf si t’es tout seul bien gentil avec son sac cabas zéro déchet et ton potager. Sans vague.

      Si je suis co-responsable on l’est tous. Cela signifie que les gens qui pleurent leur habitation à la ZAD NDDL, c’est aussi de notre faute. Faute d’avoir était trop mou… ou de se suffire d’une philosophie bienveillante mais individualiste.

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  5. Super article !! Cela fait vraiment du bien de sentir que nous sommes un certain nombre dans cette méfiance vis à vis de la philosophie 100% colibri… Qu’on est un certain nombre aussi à vouloir utiliser des mots précis : capitalisme, oppression. Je te rejoins en tout point, j’avais exprimé un avis très proche dans mon article sur la consommation éthique. Je pense faire une suite, justement pour parler des moyens d’aller plus loin, pour ne pas m’en tenir à la critique.. car je constate que cela peut frustrer du monde de lire un article qui déconstruit un certain mode de pensée sans proposer concrètement autre chose (tu évites bien cela ici contrairement à moi). D’ailleurs si tu comptes écrire de nouveau sur le sujet, je serais ravie de collaborer avec toi pour un article en mode « comment ne pas se laisser avoir par l’individualisation des luttes » ou quelque chose comme ça… Qui serait un article clair, simple, synthétiques, sur toutes les modalités d’action possibles pour dépasser nos efforts individuels

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    1. Une collaboration sur un article serait une première pour moi Et j’adore les choses nouvelles !

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      1. Chouette je t’en reparle bientôt alors !

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      2. En tout cas merci de me suivre car en retour et grâce au travail sur ton blog, je découvre tout un univers de blogosphère que j’ignorais !

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      3. Oh merci à toi pour ton retour !

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  6. Super article, merci !

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  7. Bonjour ! Je découvre ton blog grâce à la dernière revue web d’Irène, et cet article résonne bcp en moi. Il y a 2 jours je parlais justement des limites que je vois dans le principe des Colibris avec une collègue: c’est un modèle qui marcherait si tout le monde le faisait, ou si ceux / celles qui le font suffisent à compenser les autres qui ne le font pas… mais dans les fait c’est loin d’être le cas, et la balance du « néfaste pour l’environnement » pèse chaque année plus lourd. J’imagine que les blogueurs / blogueuses ayant une dimension « éthique » cherchent à travers leur blog à décupler leur impact, en sensibilisant d’autres personnes à certaines problématiques sociétales / environnementales / d’éthique animal, etc. C’est en tout cas ce que j’essaie de faire, mais je dois bien avouer que mon côté défaitiste prend souvent le dessus et qu’il n’est pas rare que je me dise « à quoi bon? il est déjà le passé depuis belle lurette ce temps où les éco-gestes pouvaient faire une vraie différence ». Bref, merci pour cet article un peu nuancé 🙂

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    1. Merci de m’avoir lu et d’avoir écrit un commentaire. Je me sens moins seule sachant que d’autres partage mon constat ! 🙂

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  8. Bonjour ! Comme La Carotte Masquée, je découvre ton blog suite à l’article d’Irène qui mentionne le tien 🙂

    Merci pour ce texte qui nous oblige à remettre notre militantisme en question.
    Pendant longtemps j’ai été adepte du « Chacun son choix », que ce soit concernant l’alimentation (…..), l’habillement, l’éthique etc. Or, depuis un an, je ne suis plus du tout d’accord avec mon ancien moi car les actions des uns impactent tant l’ensemble de la population (humaine et non-humaine) que je ne peux plus me satisfaire de mes actes uniquement.
    Tout en continuant à essayer de m’améliorer un maximum au quotidien, j’ai de plus en plus envie de partager tout cela – c’est d’ailleurs pour cela que j’écris aussi -, de militer mais à mon échelle, à intervenir dans des écoles etc. En douceur, comme cela convient à ma façon de voir le monde, mais militer tout de même.
    Ton article intervient donc à point nommé pour me motiver à mettre tout cela en place ! 🙂

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    1. Je suis ravie que l’article puisse te motiver à faire ce que tu aimes faire, de la manière qui te semble la plus juste : je crois que le monde à besoin de douceur (moi aussi j’aime travailler avec les enfants !) et aussi de gens qui répondent à la violence d’un système par la « violence » d’un engagement (manif ou autres). Merci de ta lecture et à bientôt 🙂

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  9. Merci pour cet article ! C’est si rare de trouver d’humbles citoyens engagés, qui ne se retrouvent pas dans la philosophie du Colibri !
    Entre individualisme et « à quoi bon, si je suis seul(e) à faire des efforts? », je suis mal à l’aise avec cette philosophie à l’échelle individuelle 🙂

    Je suis vraiment en accord avec l’équilibre de ton propos :
    « D’un côté je fais mes choix de consommation individuelle en essayant au maximum de favoriser un modèle économique que j’affectionne (aider les producteur·trice·s de mon territoire par exemple). De l’autre, j’ai la modestie d’avouer que ce n’est pas assez et je m’engage à une échelle supérieure à mon individualité (l’union fait la force). »

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  10. Article très juste🙂 : je suis d’accord avec le fait de nuancer le « mouvement colibri ». C’est cependant difficile de trouver une manière d’agir, ensemble, pour faire changer les choses. Il y a tellement de travail mais je pense qu’il ne faut pas baisser les bras, et agir ensemble. Aurais-tu des idées d’actions collectives pour essayer de limiter vraiment efficacement notre « empreinte écologique sur le monde » ?

    Bien sûr, je trouve super que toute une communauté partage des infos et essaye d’influencer nos choix pour une « consomm’action » !
    Merci beaucoup pour cet article😊

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    1. Agir ensemble semble être l’une des clés, je suis d’accord avec toi. J’ai récemment noté une phrase très juste de quelqu’un qui disait : « Toutes les manières de s’impliquer sont bonnes ». Elle voulait dire qu’au sein d’un collectif, chacun.e pouvait faire avec ses moyens, ses forces et sa personnalité. Ça peut être une forme de Colibri…

      J’ai récemment vu le film documentaire L’Amour et la Révolution de Yannis Youlountas qui fait une très belle analyse : finalement si on s’engage, si on se bat pour nos droits, c’est que nous sommes fondamentalement amoureux de la liberté.

      Et la liberté inclue les autres. On ne peut pas être libre tout.e seul.e je crois… sinon c’est que nous sommes le.la despote 😉

      La question que tu me poses est très dure. Des mouvements de changement, il en existe plein et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai créée l’émission de radio Les Mouvements Zéro, c’est pour les mettre en lumière chacun. Je suppose que la clé est dans la transversalité, dans l’acquisition de compétences, de son autonomie alimentaire et énergétique tant à notre échelle individuelle qu’à celle du locale : aider sa commune à ne plus dépendre de certains grands groupes, (re)passer en régie, monter des collectifs citoyens qui sont force de proposition, engager les élu.e.s à représenter le peuple dans leurs décisions politiques….

      Une part de la solution ? Dans ma démarche zd je suis allée aussi loin qu’il m’était possible. J’estime aujourd’hui que le reste est politique.

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  11. Merci pour cet article. Ça fait mal mais c’est salvateur 🙂 Je crois que j’en suis plus ou moins au même point de réflexion que vous (bien que mon expérience en matière de ZD soit plus récente). Je m’accroche au 5ème R. (proposé par the ZD family) : « REVENDIQUER » pilier de la démarche selon moi. Du coup, moi qui n’était pas très sociable à la base, je suis en mode boulimique de contacts, d’échanges sur le sujet, d’actions collectives ; je viens de créer un blog perso, monter une association de groupement d’achat solidaire & d’échanges de savoir-faire (ateliers DIY etc..), j’ai bien envie de me battre pour faire en sorte qu’il y ait plus de bio et moins de viande à la cantine de mes enfants (entres autres) et j’ai envie de révolutionner mon village varois (mais je me raisonne) !! Encore merci pour cet article 🙂

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    1. Quel témoignage, quel changement ! Je suis très contente pour toi que tu t’épanouisses dans ce nouveau domaine 🙂

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  12. D’accord sur le fait que l’engagement « pour changer le monde » doit être multi-facette. Tout seul, un engagement zéro déchet n’a pas grand impact quand bien même c’est bien de changer ses habitudes, chez soi. Je connais des gens qui militent pour Sea Sheperd mais qui ne s’intéressent pas à ce qui se passe sur la terre ferme (ils veulent un Range Rover, ahah). J’ai commencé à établir une liste sur mon blog. Elle s’intitule « Changer ses habitudes ». Si tu veux la commenter pour ajouter des idées, je serais ravie. Il s’agit de recenser des idées pour changer son mode de vie à tous points de vue (nourriture, transport, informatique, politique…).

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    1. Merci de ta proposition ! Je vais regarder ta liste 😊

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